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Charles Berg, souvenirs d’un autre temps

mercredi 13 mai 2020, par Club Politique Bastille


Que ceux qui ignorent apprennent
que ceux qui savent aiment
à se ressouvenir.
Henault

Avec Alain Mathé et quelques-uns nous souhaitions rendre un hommage à notre camarade de combat Claude Chisserey.

Nous ne savions pas exactement comment faire, c’était
diffus et nous avions par paresse tout fait porter
sur les épaules d’Alain.

Après tout, c’était son idée donc à lui de rassembler les documents et de nous proposer un projet, un plan.

Avec l’âge la mémoire s’estompe, la maladie pointe, la fatigue gagne et la paresse semble raccourcir les jours.

Il nous parvenait ici et là des textes qui prétendaient offrir des biographies de Claude
Chisserey et de Charles Berg.

Ces textes mélangeaient quelques vérités et beaucoup de
"fake news", mots à la mode. L’origine de ces textes était douteuse,signés de pseudos.

Jacques a donc décidé d’apporter son témoignage.

Son texte est ci-dessous.

Nous disions que seule la vérité est révolutionnaire, donc merci de diffuser ce texte.

Après tant d’erreurs nous n’avons toujours pas renoncé.

Salutations militantes.

Jacky

***


Le producteur et scénariste de cinéma Jacques Kirsner, qui fut l’une des figures de Mai-68, connu à l’époque sous le pseudonyme de Charles Berg, et qui dirigea le mouvement de jeunesse du courant trotskyste lambertiste, n’avait jamais pris la plume pour parler de cette époque. Il ressent aujourd’hui le besoin de livrer son témoignage.

Charles Berg, souvenirs d’un autre temps

De nombreux camarades m’adressent des textes qui prolifèrent sur les réseaux sociaux consacrés à Claude Chisserey et Charles Berg. Ayant bien connu les deux, je veux apporter mon témoignage. Ces prétendues « biographies » mêlent erreurs, contre-vérités, bêtises politiques, témoignages bidons, dates fantaisistes…

Voilà des années que, sollicité par des journalistes, je refuse de m’exprimer. Le producteur des « Nouveaux Chiens de Garde » connait – trop – la chanson médiatique. Mais le capital-temps de notre génération s’épuise, il est temps de témoigner.

Je mets en garde le lecteur : l’âge provoque des trous de mémoires. Souvent, les archives font défaut. Je me bornerai donc à évoquer ce dont j’ai le souvenir précis en souhaitant que d’autres apportent leur pierre à l’histoire d’un collectif militant.

J’ai rejoint le groupe Lambert début 1962. Je venais du PSU, plus précisément des Jeunesses socialistes Unifiés dont j’étais un responsable. Auparavant, j’ai eu la chance d’être membre des « Faucons Rouges », les jeunes du Bund, le parti socialiste juif. 

Au PSU, j’avais croisé « le » Lambertiste officiel Jean Garabuau, un militant solide, sérieux, patient. Nous avions sympathisé ; mais surtout j’ai rencontré Pierre Naville, fondateur du mouvement surréaliste avec Maurice Nadeau, dirigeant de la IVème avant la seconde guerre mondiale. Un puit de culture historique, politique, artistique, d’une grande humanité. Il m’avait ouvert son immense bibliothèque, près de la maison de la radio. Directeur de recherche au CNRS, ses travaux sur l’automation, l’aliénation dans la production, ses écrits sur le Nouveau Leviathan, l’histoire du surréalisme, Léon Trotsky m’impressionnaient. Pierre a joué un rôle déterminant dans ma formation. Jusqu’au bout, il aura tout fait pour me convaincre de ne pas rejoindre le groupe « La Vérité ». Plus tard, je l’ai revu. Il évoquait avec une touchante simplicité ses rapports avec le « Vieux » qu’il avait connu…

Je travaillais dans une banque pour payer mes études. En 1962, en rejoignant le siège du CNEP sur les grands boulevards, j’aperçois un homme agressé par des gros bras alors qu’il diffuse un tract. J’en ramasse un tract Information ouvrières / Voix Ouvrière (1) consacré à l’anniversaire de l’Octobre hongrois et polonais ! La bagarre s’intensifie. Je le défends. Quelques autres employés également et nous faisons reculer les permanents du PCF. Louis Eemans – c’était son nom - me joignait dans l’après-midi au téléphone aux « Archives », le service le plus pourri de la banque. À la sortie, j’acceptais de faire un GER (2).

J’en ai fait deux.

Le premier de grande qualité théorique avec François de Massot, rue Fleurus. Il y avait là Claude Chisserey, Bertin, les frères Serfati et peut-être Sarda. Je ne suis pas sûr. Nous fûmes tous cooptés ; jugé trop jeune, j’avais 15 ans, j’avais 15 ans, on me demanda de faire un second… GER. Xavier le responsable de ce groupe de formation me proposa en fait de le diriger puis je fus intégré comme stagiaire.

Claude Chisseray avait activement participé à la crise de l’UEC. Avec quelques autres, il avait rejoint le groupe trotskyste.

En 1963, nous étions une poignée.
Les étudiants réunis autour de Claude Chisserey avec Joelle, Nicole Bernard, Lilianne et Jacques Lombard, Christian De Bresson, Georges, Brony, Yves Dorey (déjà ingénieur je crois), sa femme, Baptiste, Chesnais, Georges Sarda, Jean Puyade, Frankin mais aussi Bakouche Herbeth, Froment… quelques autres dont j’ai oublié le nom. À Georges et Jean de compléter s’ils le veulent.

Ils ont créé le CLER.
Il y avait un garçon formidable que les « historiens » à la petite semaine ont négligé. Christian de Bresson. Un grand maigre d’origine canadienne, un lutteur théoriquement affuté, audacieux, bon vivant comme un forban, formidable compagnon. Je ne jouais aucun rôle chez les étudiants. Claude et Christian animaient le CLER. Plus qu’une organisation c’était une bande que parfois je rejoignais.

Le groupe Lambert était vraiment un petit groupe. Les militants se retrouvaient autour de lui au café de la Bourse. Tout passait par lui. Il aidait, excellait. Les jeunes grimpaient 5 rue de Charonne au dernier étage d’un local désaffecté assez grand, jamais chauffé qui disposait d’un trésor, une ronéo.

Le travail jeune était dirigé par Xavier M. 
Parfait pour appliquer l’orientation ; en retrait, quand il fallait l’élaborer. Bienveillant, il était apprécié ; toujours vivant, il devrait témoigner. La commission jeune élaborait, fixait les tâches. En fait, tout était très souple, nous agissions librement, nous réunissant le samedi matin au premier étage d’un café près de la Comédie Française.

Il n’y avait pas de discipline, les ambitions personnelles absentes, on inventait, multipliait les expériences. Les égos s’exprimaient dans l’action. Et Dieu sait que nous agissions ! Claude et ses camarades à l’université. Moi, dans la jeunesse ouvrière ; pas devant les usines, dans les arrondissements, les localités.

Quelques militants venaient des auberges de jeunesse (FUAJ), plutôt âgé, G. Bloch, sa femme, Maurice Sedés également, je crois Roy ( ?), Hélène, Dumoulins animaient une petite publication imprimée « Révoltes ».
Entre écologie, nature, poésie, naturisme et une once de politique.
Nous avons récupéré le titre pour créer un journal politique pour construire l’Internationale Révolutionnaire de la jeunesse et sa section… française !
L’objectif était simple : construire une organisation révolutionnaire indépendante de la jeunesse.

Gerard Bloch fit contre mauvaise fortune bon cœur et nous nous mîmes au travail. Nous étions beaucoup moins qu’en fac. Avec un militant remarquable Mathieu – j’espère encore vivant, un jeune typographe – nous avons créé le premier groupe Révoltes à Aulnay. Au moment de la grève des mineurs, nous étions déjà une trentaine, filles et garçons, réunissant plusieurs dizaines dans les réunions publiques et des centaines dans les bals que nous organisions. Nous intervenions comme si nous étions deux fois plus nombreux. La mairie dirigée par le PCF ne voulait pas de nous, les affrontements physiques se sont multipliés mais nous avons imposé notre présence pour vendre « Révoltes » sur les marchés.

À partir de cette expérience, il y en aura d’autres… Dans le 19ème, à Ivry, Nogent, Sevran, Boulogne etc… Une dizaine dans la région parisienne et un peu moins en province. C’est à cette époque qu’ont été recruté Mathé, Lanson, Bonin, Gérard, Dupont, Landron, Michel Panthou etc. Grâce à Boris Frankel nous avons percé dans les Écoles Normales. Des animateurs de la revue surréaliste « Rupture » nous ont rejoint. Quelques enseignants dont G. Bonhome intervenaient dans « l’école Émancipée ». Grâce au travail de Raoul, des metteurs en scène de cinéma, de théâtre, des comédiens se regroupent : Alain Corneau, William Gleen, Alex Metayer, Juliette Bertho, Bernard Murat… À partir de 1966, nous existions vraiment et « Révoltes » s’est transformé de bulletin ronéotypé à un mensuel imprimé qui paraissait… irrégulièrement. Claude écrivait l’éditorial. Je m’occupais du sommaire. De nombreux rédacteurs s’affirmaient. La création d’une organisation révolutionnaire de la jeunesse indépendante rassemblant étudiants, jeunes ouvriers prenait forme avec quelques points d’appuis en province à Clermont-Ferrand, Dijon, Lyon, Grenoble, Toulouse et Nantes.

Nantes. Cette ville était « autonome », dirigée par un militant… qui n’était pas trotskyste : Alexandre Hébert mais siégeait secrètement au Bureau Politique ! . Lambert a toujours imposé aux militants locaux d’agir sous l’autorité du secrétaire de l’Union départementale de FO ! En somme, les trotskystes qui défendaient l’orientation nationale étaient souvent désavoués car Hebert n’était pas d’accord ! Et Lambert lui donnait toujours raison. N’empêche : ils avaient recrutés des jeunes ouvriers notamment à Sud Aviation. Exclus de la CGT, ils ont créé une section FO.

Grenoble mérite une attention particulière. J’ai toujours eu avec Pierre Broué des rapports difficiles. L’homme détestait les débats politiques au profit de règlements de compte. C’est ainsi. Mais outre son travail d’historien, Pierre était un constructeur, un formidable organisateur. À Grenoble, dans toute la région Valence, Chambéry etc…, il avait recruté, formé plusieurs dizaines d’étudiants, d’enseignants. Son influence était très importante à la faculté.

À Clermont-Ferrand, il y avait Christian Neny, à Dijon Yannick Bonny, à Lyon personne, à Toulouse Michel Éliard… des talents. Des combattants qui multipliaient les initiatives.

En somme, l’affirmation selon laquelle le CLER et les groupes Révoltes c’était Claude Chisserey et Charles Berg est une fumisterie. Nous n’étions pas des « chefs » mais avec d’autres, les animateurs d’une aventure collective. Ajoutons que quelques jeunes enseignants comme Jean-Jacques Marie, des anciens comme Duthel etc. prenaient leur part du travail. Non seulement JJ Marie a fait paraître avec Georges Haupt « Les bolcheviks par eux-mêmes » mais il menait un travail essentiel en direction de l’URSS et de la Pologne. J’en sais quelque chose.

Nous avions atteint un seuil critique. Le recrutement avait changé de nature : d’un recrutement individuel à un travail plus large. Nous tenions des réunions publiques. Nos journaux se diffusaient relativement largement. Le Cercle d’étude Marxiste central réunissait plusieurs centaines de participants. Nous expliquions, polémiquions avec d’autres courants. Probablement trop mais nous avions la certitude des conquérants. Et, tous les groupes faisaient la paix chez Maspéro dont le travail d’édition, la librairie, a contribué à former toute une génération.
Ce progrès quantitatif était indiscutable.

À la veille de 1968, nous étions quatre, cinq cents et préparions une réunion pour juin : « 3500 jeunes à la Mutualité ! ».
Rendez-vous national nous le voulions en liaison avec les mobilisations de la jeunesse : participation de jeunes ouvriers dans des nombreuses grèves violentes, manifestations étudiantes affrontant la police... indiquant que quelque chose se préparait…
« Révoltes » était devenu un véritable mensuel imprimé. La lutte pour le Socialisme était notre quotidien.
Il n’y avait pas vraiment « d’objectifs » mais de véritables résultats.

La Fédération des Etudiants Révolutionnaires fut créée quelques semaines avant l’explosion de Mai, salle du Renard. Christian de Bresson élu secrétaire national. À la tribune, une banderole signée Karl Liebnecht proclamait : La jeunesse est la flamme de la révolution prolétarienne !
Nous avions la pêche, militions 24h sur 24. C’est à peine une exagération. Que de fois après une longue AG de l’UNEF se terminant à l’aube, nous allions finir la nuit dans des restaurants ouverts jusqu’au matin dans le quartier des Halles. Ensuite, j’embauchais… Claude était un meneur, jouait un rôle majeur dans la formation des cadres. C’était un meneur. Nous étions heureux de militer mêlant vie politique et amoureuse. De fait, nous nous sommes tant aimés…

Nous allions refaire le monde. Fissa !
L’époque était joyeuse, insouciante : le groupe Lambert avait alors un demi-permanent, un libraire, le magnifique Raoul. Et ça suffisait.
1968 a tout vérifié. 
Vérifié l’analyse car nous qui nous étions engagés pour la victoire de la révolution mondiale, le socialisme et nous avions la chance de participer à une crise révolutionnaire internationale ! En partie, nous l’avions anticipé. Je me souviens d’un tract que Claude et Bertin avaient rédigé : à Prague, Varsovie, Berlin, Paris, la jeunesse se mobilise, la révolution s’avance etc… Révolution prolétarienne à l’ouest, révolution politique à l’est. Nous militions pour lier le combat à l’université et… à l’usine. Étudiants, ouvriers unis contre De Gaulle. Dès le 3 Mai, en participant activement aux mobilisations, nous avons défendu la perspective de la grève générale. Puis, il y eu le 10 Mai.
L’appel public à quitter la manifestation alors qu’en masse, les étudiants affrontaient l’appareil d’État, la dénonciation par nous des manifestants a été plus qu’une erreur. Plus qu’une faute. Une catastrophe qui pour n’avoir jamais été discutée, n’a jamais été surmontée.

L’anecdote est connue. Claude est membre du BP, comme Xavier, Just et François de Massot. Jacques Lombard et moi sommes au CC. Nous sommes opposé à la décision imposée par Just, Xavier, François de quitter la manifestation. Centralisme démocratique exige, nous avons appliqué. C’est Claude qui a pris la parole pour appeler à quitter le quartier latin, à militer pour la grève générale. Nos adversaires n’ont pas manqué de stigmatiser cette « trahison ». Ils avaient raison.
 
Nous ne nous en sommes politiquement jamais remis. Claude en a souffert, plus que les autres. Jusqu’au 10 Mai, la FER jouait un rôle vraiment important. Sans exagérer, notre influence était réelle. Ainsi, nous avions contribué avec Jacques Sauvageot à rédiger un appel à la population pour la grève générale. Il n’y avait pas de manipulation : le vice-président de l’UNEF nous appréciait. Si nous n’avions pas quitté les barricades, la force de la FER, des groupes « Révoltes » se seraient déployés… Nous aurions joué un rôle majeur d’autant que la grève générale débute à Sud Aviation à Nantes grâce en partie aux trotskystes. Nous aurions convaincus, limité la déferlante gauchiste.
Une erreur débattue est en grande parti surmontée. 
C’était notre volonté. 
Lambert nous a réuni : Claude, Jacques et moi – Christian, blessé dans les affrontements était à l’hôpital – pour en substance nous expliquer : si vous ouvrez cette discussion, Stéphane, François, Xavier seront visés, l’organisation n’y survivra pas. Il faut sortir de cette crise par le haut. Plus tard, nous en parlerons.
Nous avons accepté d’autant que nous avions confiance en Lambert. Encore que… amer, Claude est parti au service militaire sans digérer cet arrangement. Christian de Bresson est reparti au Canada avec le même ressentiment. Jacques et moi nous sommes investis dans l’activisme. Il faut dire que les succès étaient au rendez-vous. Le 10 Mai s’est apparemment estompé. Sans jamais disparaître. Lors d’un déjeuner avec Lambert, nous avons inventé l’AJS. le sigle signifiait Alliance des Jeunes pour le Socialisme. Pas pour le syndicalisme…

Lorsque Claude est revenu du service militaire, le tableau politique avait changé : l’AJS était devenu une vivante organisation de jeunesse. On militait, discutait librement. L’enthousiasme était réel, la formation assurée. Lorsque je rencontre d’anciens militants, la plupart évoque les camps d’été de formation comme un de leurs meilleurs souvenirs. Malade, Claude s’occupe du travail en direction des militants critiques du PC et de la LCR ; c’était un agitateur de premier ordre et… un infatigable propagandiste. Il pouvait consacrer plusieurs heures à convaincre. J’avais, à mon corps défendant, été désigné responsable du travail de fraction en direction du parti socialiste. 
Après Pierre Lambert, j’avais essayé de convaincre Lionel Jospin d’entrer dans le parti de François Mitterrand. Ce fut non. Claude y parvint : souvenirs souvenirs…

Et puis, il y avait l’UNEF.
Lors du dernier congrès de l’organisation syndicale à Orléans rassemblant encore tous les courants, électron libre indiscipliné, j’ai fait tout mon possible… dans les couloirs pour convaincre les dirigeants du PSU… de rester, de conserver la direction ! En vain. 

Nous sommes donc restés face à face avec le PC. La bataille pour la direction était inévitable. Je n’étais pas inquiet sur l’issue.
L’AJS disposait d’une réelle force politique. Le 1er février 1970, nous avons rassemblé quelques 8000 jeunes au Bourget. C’est un véritable succès que la presse doit reconnaître avec regret et étonnement. Fort de cette réussite, l’AJS va amplifier sa présence à l’université, dans les lycées, commencer à recruter des jeunes ouvriers, inaugurer un travail systématique dans les foyers de jeunes travailleurs avec une organisation dédiée. Quelle énergie ! En province, l’implantation se renforce. Quelques temps plus tard, l’organisation d’un rassemblement de milliers de jeunes à Essen donne corps à l’orientation internationaliste de l’IRJ. L’Alliance des Étudiants Révolutionnaire éditait une revue de qualité, les Nouvelles Études Marxistes. Nous avions acquis, financé, construit un grand local. Nous nous sentions invincibles et dans les fêtes de notre journal, Jeune Révolutionnaire, des milliers de jeunes applaudissaient notre chorale entonnant des chants révolutionnaires.

L’action antistalinienne faisait parti de notre ADN. À l’initiative de Gilles Perrault, nous avions mené une campagne nationale pour que Leopold Trepper, le « grand chef » de l’Orchestre Rouge puisse, comme il le souhaitait, quitter la Pologne antisémite pour Tel Aviv. Le gouvernement polonais avait cédé. Les Samizdat traduits par JJ Marie popularisés par G. Bloch nous fournissaient de précieuses munitions politiques d’autant qu’à Prague, la normalisation, à l’ombre de l’armée soviétique battait son plein.

Bref, nous l’avons emporté. 
Cette bataille menée par Sérac, Schapira, Boudine, Nestor, Cambadélis, Yannick Bonny, JL Mélenchon, Christian, Lanson, Bonin, Jacky, Nicole, Sonia, Léa, Josette, Elisabeth etc. propulsa l’influence de l’OCI dans le mouvement syndical… 

Hélas nous dirigions l’UNEF, seuls. Il fallait reconstruire, tout faire. Les militants de l’OCI, de l’AJS étaient devenus les soutiers de l’organisation étudiante. Harassant.

Évidemment je m’étais félicité de la victoire, inquiété de ses conséquences, d’autant que le syndicalisme m’a toujours ennuyé. Rapidement, nous sommes devenus réalistes, avons tourné casaque en appelant… à voter aux élections universitaires. Or, nous avions toujours combattu la participation… gaulliste ! Les principes étaient bafoués, les militants interloqués.

Les principes, disait Napoléon, sont comme les baïonnettes on peut tout faire avec, sauf s’asseoir dessus…
Nous commencions à avoir mal aux fesses.
Le cocktail activisme syndical, opportunisme politique m’affligeait. Je manifestais mon inquiétude au BP sans être entendu. J’avais quitté le travail jeune, dirigeais la province de l’OCI et constatais l’épuisement physique et politique des militants étudiants véritables bonnes à tout faire de l’UNEF. Tout naturellement, l’action politique passait au second plan, le secteur étudiant s’autonomisait… avec la bénédiction de Lambert qui multipliait les manœuvres syndicales.

L’AJS agonisait. En réalité, notre orientation stratégique dans la jeunesse était battue en brèche. Progressivement, l’UNEF est devenu le partenaire à l’université de la FEN, surtout de FO. Tout cela allait se payer au prix fort.
Claude était lucide. Les discussions qu’il menait avec les militants de la LCR soulignaient la dépolitisation de nos militants dans l’UNEF.
Il était malade, parfois désespéré mais d’une rare lucidité ; inlassable théoricien, le cours de l’OCI l’interpellait, Lambert avec qui il avait des rapports amour-haine… le fréquentait de moins en moins : il en souffrait. La dernière fois que je l’ai vu en Novembre 79, il s’inquiétait de la syndicalisation de notre travail jeune. Il avait raison. Nous étions maintenant hyper organisés avec des responsables à tous les niveaux répétant les mêmes formules. La sclérose menaçait. J’y ai pris ma part. Quelques années plus tard, les étudiants de l’OCI, dirigeants en tête ont rejoint le PS ; sous l’autorité de Lambert, ils avaient pris l’habitude de la « négociation », des manœuvres sans principe, de la collaboration de classe : ils étaient devenus « responsables », bons pour le service dans la social-démocratie…

La mort de Claude en Février 1981 m’a stupéfait. « Veilleur où en est la nuit ? » s’interroge Ésaïe. Nul ne peut percer le mystère d’une mort – apparemment – choisie.
Sa disparition symbolise la fin du travail jeune et le début de la fin pour l’OCI.

Après mon exclusion, en 1978, je suis resté trotskyste jusqu’en 1981 : l’appel à voter Mitterrand au premier tour, le refus de présenter un candidat porteur d’une alternative révolutionnaire avec l’union de la gauche m’a éloigné ; au-delà, l’échec international de la IVème Internationale m’interpellait. Et puis la machine à exclure installé dans la cour du 87 rue du faubourg Saint Denis fonctionnait à plein temps. Un appareil de permanents considérable (3) interdisait les discussions internes, autant d’éléments qui plaidaient pour une réflexion globale sur la prétendue construction d’un parti révolutionnaire. Quant à l’analyse de la situation politique, elle était tout simplement folle.

Lisez ou relisez la « Vérité » des années 70. Chaque éditorial annonce la fin rapide de la Vème République, l’ouverture prochaine et certaine de la crise révolutionnaire ; c’était « l’imminence de la révolution » au moment où Reagan et Thatcher organisaient la stratégie néo-libérale… Cherchez l’erreur.

Répétons-le, une organisation révolutionnaire peut faire fausse route, se tromper. Il faut alors en discuter, tout miser sur la démocratie. Sur cette question et bien d’autres, Rosa Luxembourg a dit l’essentiel.

À l’OCI rien de tel. Objectif-résultat tel était le crédo puisque la « ligne » était évidemment – toujours – juste.

Les objectifs n’ont jamais été tenus. Les résultats catastrophiques…

Ce témoignage a ses limites. Sa part de subjectivité. À d’autres de dire leur vérité. Pierre Salvaing a commencé à rassembler les matériaux, textes, résolution pour réfléchir à cette époque. Viendront d’autres témoignages (4), des initiatives. 
Nous avons essayé avec ardeur. Nous avons échoué.
Ni nostalgie, ni regret. À la fin de sa vie, Marx, le géant, répétait « Je doute ».
Je doute sans renoncer.

JK

13/05/20

 (1) Les deux groupes s’étaient associés pour éditer en commun leurs publications dans certaines entreprises.

(2) GER : Groupe d’Étude Révolutionnaire. Stage de 3 ou 4 mois consacré à l’étude des textes de Marx, Hegel, Lénine, Trotsky etc… À la fin, les participants étaient ou non cooptés dans l’organisation.

(3) Certains le sont restés… jusqu’à aujourd’hui. Sincèrement, je les plains : des « professionnels » sans révolution.

(4) Le camarade Mathé propose d’organiser un site consacré à Claude Chisserey avec témoignages, photos, textes… Espérons que l’idée se concrétisera.

***

Chers tous,

merci de bien vouloir diffuser le texte ci-dessus

le plus massivement.

A+

Jacky

***

Messages

  • Un débat qui s’ouvre sur un passé très présent

    Par son témoignage, Jacques Kirsner lance un débat qui est bien davantage qu’un simple rappel d’anciens combats (et combattants), même s’il en prend nécessairement la forme. Ce témoignage -courageux à sa façon- est déjà utile pour notamment, comme il le dit lui-même, contrecarrer les fausses informations, les fausses biographies comme celle de Claude Chisserey parue sur Wikipedia (on m’y prête notamment des propos et des responsabilités que je n’ai jamais tenus ni eues).

    J’en suis personnellement d’autant plus heureux que ce genre de témoignage participe de ce que j’espérais en réalisant mon travail en 2016, Ce que je sais de ce que fut l’OCI.

    Car, derrière la question de ce fut et fit l’OCI et sa direction dans les années 60 et 70 se profile un autre débat encore plus important et surtout actuel : qu’est-ce que peut être, que pourrait être, que devrait être, une organisation révolutionnaire ? Débat nécessaire aujourd’hui où ne demeurent que quelques buttes-témoins, parfois très abîmées, de ce qui fut alors construit dans l’objectif affirmé de mettre à profit la période que nous définissions comme ouverte en 1968 : construire une avant-garde pour permettre à la classe ouvrière de prendre le pouvoir à l’échelle planétaire, chasser le capital, et pour cela, surmonter l’obstacle gigantesque dressé par le stalinisme, et ceux qui lui étaient subordonnés.
    Débat très nécessaire aujourd’hui, où le prolétariat est presque totalement privé de représentation politique, a fortiori d’avant-garde et pas seulement en France, tandis que la catastrophe dont parlait déjà Lénine n’a jamais paru aussi imminente.

    Je suis d’accord avec Jacques Kirsner pour insister sur l’importance majeure de 1968.
    Oui jusqu’au 10 mai 1968 la FER -et non pas l’OCI- a joué un rôle déterminant dans la mobilisation et les manifestations étudiantes.
    Quant au 10 mai, je me demande encore s’il fut simplement un tournant pour l’OCI, ou s’il ne fut pas surtout un révélateur de ses faiblesses internes, politiques et organisationnelles. L’organisation s’est fêlée sous le choc qu’elle-même contribuait à impulser. Et, comme le rappelle Jacques Kirsner, il ne lui fut pas possible (c’est-à-dire pas permis) de se donner les moyens d’en discuter et donc de corriger.
    Jacques Kirsner écrit en effet : « Lambert nous a réunis : Claude, Jacques et moi – Christian, blessé dans les affrontements était à l’hôpital – pour en substance nous expliquer : si vous ouvrez cette discussion, Stéphane, François, Xavier seront dénoncés, l’organisation n’y survivra pas. Il faut sortir de cette crise par le haut. Plus tard, nous en parlerons. »

    A mon avis, il faut aller plus loin.
    A mon avis, ce qui peut avoir fait agir ainsi Lambert, c’était le risque de mise en cause de sa propre responsabilité dans ce qui s’est passé le 10 mai : il était absent. Préférer un congrès syndical -comme il a été dit qu’il y participait à ce moment là- à être présent à la tête de son organisation lors de journées aussi cruciales, cela avait déjà tout l’air d’une orientation politique.

    Mais ne s’agit pas d’abord de Lambert : il s’agit de l’OCI tout entière.
    Une organisation qui n’a jamais été capable, dans son mode de fonctionnement , de faire en sorte que son principal dirigeant rende jamais de compte réel sur son activité, c’est déjà un signe de faiblesse politique profonde, à terme mortelle, dans la conception même de sa construction.
    Le contrôle de la direction est pourtant la première garantie d’un fonctionnement démocratique.

    Lambert n’a jamais eu à rendre compte de son activité, ni en 1968, ni avant, ni par la suite. Il a mené en toute liberté les manœuvres qu’évoque rapidement Jacques Kirsner. Celles-ci, à mon sens, furent à la base des dérives profondes qui conduisirent l’OCI-PCI à sa perte. De même, il n’y a qu’à lui seul que les permanents politiques devaient rendre des comptes, et jamais aux congrès de l’organisation.
    Il y a là, je le redis, responsabilité collective, d’organisation, très éloignée d’être celle du seul Lambert.

    Aucun être humain, aucun dirigeant d’organisation qui se veut révolutionnaire, si brillant, expérimenté, habile soit-il, ne peut résister seul à la pression de la société bourgeoise, ni en fin de compte à sa corruption politique. Et le corrompu, du sommet où il se trouve, devient corrupteur à son tour.
    L’histoire de ce que nous appelons le trotskysme fut jalonnée de dirigeants solitaires, de ‘’caudillos’’, dont l’isolement sonna le glas de leurs organisations. Trotsky n’avait jamais procédé ainsi. Bien entendu, c’est loin d’en être la seule cause.

    La « démocratie » dont se réclamait à cor et à cri le PCI, en se sabordant en 1984 au profit d’un prétendu « Mouvement pour un parti des travailleurs », ancêtre des actuels POI et POID (qui s’en réclament toujours), cette « démocratie » était clamée par une organisation au sein de laquelle la seule véritable démocratie, la démocratie ouvrière, était depuis longtemps astucieusement mais totalement bafouée : les victimes, ses militants, étant associés à l’application permanente de ce déni.

    C’est pourquoi Jacques Kirsner a raison d’insister, en opposition, sur le caractère très démocratique du fonctionnement du CLER et de Révoltes. Ce fonctionnement était en effet contradictoire avec celui de l’OCI, qui n’était encore qu’une organisation aux effectifs inférieurs à ceux de son organisation de jeunesse.

    C’est pourquoi mon opinion est que l’organisation de jeunesse a été volontairement affaiblie, puis quasiment détruite par la direction de l’OCI, c’est-à-dire essentiellement Pierre Lambert.
    L’AJS, après la FER et Révoltes, se développait rapidement et assez sainement. Je tempère ce jugement parce qu’en même temps se développait un système de violence qui ne s’exerçait pas seulement de manière défensive, nécessaire contre le stalinisme, mais se généralisait et agissait comme un véritable repoussoir pour de nombreux jeunes en quête d’organisation où se battre.

    La perspective de la construction de l’Internationale Révolutionnaire de la Jeunesse, concrétisée au rassemblement d’Essen de 1971 puis, pendant quelque temps, dans l’activité internationale réelle de l’UNEF, semblait pouvoir devenir un objectif tangible.
    Mais cette perspective n’entrait certainement pas dans l’orientation non-formulée de la véritable direction de l’OCI (dont Alexandre Hébert faisait effectivement partie).

    Les cadres-dirigeants de cette organisation de jeunesse ont été à peu près tous retirés du travail « jeune » pour devenir permanents dans les premières années de la décennie 70.
    C’était une façon de mettre en cage des oiseaux de haut vol, de leur retirer progressivement toute liberté d’élaboration politique. C’était aussi une façon d’affaiblir politiquement l’organisation de jeunesse, précisément au moment où la prise de l’UNEF nécessitait à l’inverse un investissement d’autant plus vigoureux. Chisserey et Berg n’auraient pas dû alors être retirés du travail jeune, pas plus que les autres cadres étudiants ‘’permanentisés’’.
    Mais ils l’ont accepté, et l’OCI, ses congrès, l’ont accepté.

    C’était une façon de mettre fin au danger d’émancipation politique permanent qui jaillit constamment d’une véritable organisation de jeunesse révolutionnaire. L’organisation de jeunesse est donc devenue un simple appendice de l’OCI, doublée de ce que Jacques Kirsner appelle les « bonnes à tout faire de l’UNEF ».

    La prise de l’UNEF fut à ce titre une sorte de victoire catastrophique, de celles qui écrasent le vainqueur. Le fait que l’OCI ait été la seule organisation à l’occuper, la défendre, tenter de la construire, fut pour les jeunes militants une tâche écrasante, et déformante.
    Jacques Kirsner fait cependant une erreur de date (*) : l’appel à la participation (contre laquelle nous avions tant combattu, et le combat grâce auquel nous avions conquis l’UNEF) ne date que de l’automne 1981, comme appui direct au gouvernement Mitterrand, pas avant.
    Nous avons littéralement, politiquement donné l’UNEF au Parti socialiste ; il devenait donc parfaitement cohérent, inévitable, que le corps des militants étudiants, dirigé par Cambadélis, suive quelques années plus tard.

    Claude Chisserey en avait certainement eu la perception, comme l’évoque encore Jacques Kirsner. Un souvenir personnel : au printemps 1979, au moment même où Charles Berg se faisait exclure de l’OCI par une manœuvre surprise de Lambert lors d’un congrès (Lambert était, bien entendu, depuis longtemps très informé de ce qu’il reprocha si opportunément à Berg à ce moment choisi par lui), Claude Chisserey me demanda -comme il avait dû le faire à d’autres- si je serais prêt à participer à une fraction avec lui s’il en venait à cette décision. Oui, lui répondis-je aussitôt. Je partais alors pour la province.
    Un détour : ce qu’on appela l’ « affaire Berg » fut en réalité une « affaire OCI ». La preuve est qu’en 1981, pour aller à marches forcées vers la proclamation du PCI, c’est la méthode « Berg » de recrutement qui fut officiellement adoptée par l’unanimité du comité central.
    L’affaire Berg m’avait, comme bien d’autres militants, profondément déstabilisé. J’ai écrit à Claude quelques mois plus tard pour lui demander où en était son projet. Pas de réponse. On sait la suite, pour ce qu’on en sait.

    Les souvenirs de Jacques Kirsner mentionnent mais ne précisent pas le contenu des manœuvres du dirigeant incontrôlé de l’OCI qu’était Lambert. Ces manœuvres n’étaient pas uniquement syndicales, elles étaient aussi politiques. Elles conduisirent entre autres à la transformation de l’OCI en machine à faire voter Mitterrand en 1981, puis en flanc-gauche des gouvernements Mitterrand ; elles menèrent au MPPT -à quoi participèrent activement des dirigeants Force Ouvrière-, c’est-à-dire à la destruction du PCI trois ans à peine après sa proclamation (aux chiffres d’adhésion falsifiés). Sur le plan syndical, elles conduisirent à une catastrophe : le passage brutal de centaines de militants-cadres enseignants de la FEN à FO laissa dans la FEN les mains libres aux courants politiques qui souhaitaient depuis longtemps sa destruction : le PCF et le PS. La FEN organisait des centaines de milliers d’enseignants. Après elle… . La réforme Jospin, première brèche d’importance dans la forteresse de l’école publique, en fut le premier résultat.

    Et puis ces manœuvres constituaient aussi l’essentiel de l’activité professionnelle du dirigeant de l’OCI : l’interpénétration véritable des pouvoirs à la sécurité sociale comprenait Lambert dans le cœur du dispositif par le biais de ses responsabilités syndicales. Rien d’important n’a encore été dit sur ce pan obscur mais important de notre histoire (dont une des conséquences fut tout de même la condamnation et l’incarcération de deux importants militants, Garabuau et Yvon Lheur).
    Elles furent aussi pour beaucoup dans la sombre histoire de la MNEF.

    Enfin, les souvenirs de Jacques Kirsner n’abordent pas un autre épisode qui ébranla également profondément Claude (ainsi que Charles Berg, comme il le relate dans un entretien avec Karim LANDAIS) : l’affaire Varga.
    Cette affaire, véritable provocation calomnieuse contre un militant hongrois membre du Bureau politique, dont les divergences politiques s’affirmaient, eut des conséquences dramatiques pour un certain nombre de camarades. Durant des années, ceux qui avaient suivi Varga furent très violemment frappés, pourchassés jusque dans leur travail, voire même dénoncés comme ce fut le cas au moins dans certains pays de l’Est, comme la Hongrie et la Yougoslavie (**). Elle eut des conséquences aussi, plus secrètes, sur l’OCI. Elle prépara d’autres affaires dont celle contre Berg en 1979 et l’exclusion de Stéphane Just en 1984. Notamment… Et elle affaiblit considérablement tout ce qui avait été patiemment et si difficilement construit dans les pays sous l’emprise du stalinisme. Le silence qui est retombé sur cette affaire durant des décennies ne fait qu’en souligner, en creux, l’importance.
    Les placards de l’OCI-PCI sont vastes, mais les cadavres les mieux cachés finissent bien par en sortir.

    Car jamais l’OCI ni le PCI ni leurs successeurs-succédanés n’ont émis la moindre critique sur cette persécution digne du stalinisme, ni ‘’réhabilité’’ Varga dans sa dignité de militant ouvrier (seule manière en somme de se réhabiliter soi-même). Sur cette question aussi, très peu de choses a encore été écrit. J’avais commencé à le faire dans mon travail publié en 2016.

    J’espère, moi aussi, que d’autres témoignages et points de vue viendront enrichir cette discussion très actuelle.
    Bien entendu, ce qu’écrit Jacques Kirsner ne manquera pas de susciter moult cris de haine, comme on peut déjà les lire sur les commentaires dans Mediapart. Mais il faut trier dans cela tout ce qui peut faire avancer.

    Le 18 Mai 2020, Pierre Salvaing


    (*) Jacques Kirsner commet une autre petite erreur de date : si ma mémoire est bonne, Yves Bonin et Michel Lanson ont adhéré à le FER —section Lettres de la Sorbonne- en 1968. Ils constituaient avec un troisième jeune militant, dont je ne sais plus rien, Coster je crois, un robuste et sérieux trio.

    (**) Pierre Broué se rendit en personne en Yougoslavie pour y dénoncer les camarades qu’il avait d’ailleurs pour l’essentiel, voire la totalité, lui-même gagnés au trotskysme. Car Jacques Kirsner oublie dans son texte, où il mentionne Jean-Jacques Marie pour son travail remarquable vers les pays de l’Est, Pierre Broué qui fut un constructeur exceptionnel dans ce travail difficile.

  • J’étais militant de l’OCI à Dijon au début des années 70. Responsable du "travail lycéen". Menu fretin pour lui sans doute.

    Charles Berg aurait-il oublié que la dirigeante locale était Annick Bony, et non Yannick Bonny. Oui, une jeune femme. S’agit-il de gommer cette entrave à l’organisation patriarcale et machiste qui était de mise à l’OCI et faire croire que l’OCI était dirigée par un mec à Dijon ? Ou tout simplement il aurait oublié l’identité de quelqu’un qu’il voyait souvent ?

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