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La chronique de Michel...

vendredi 18 janvier 2019, par Club Politique Bastille

La chronique de Michel avec ses nombreuses qualités et ses quelques défauts (!) devra, à un moment ou un autre, être réédité par le Club pour offrir au lecteur un agenda politique et une vision d’ensemble du mouvement des GJ. Inévitablement, cette mobilisation s’arrêtera pour, sous une autre forme ou une autre, rejaillir. Mais en attendant, elle dure, s’enracine et semble même s’élargir… Ce soulèvement nourrit dans toute la société les révoltes futures. La richesse de ce combat fera réfléchir, au premier chef les salariés.

Michel pense que le soulèvement français s’inscrit dans la ligne des révolutions arabes ; je n’en suis pas certain, or je me méfie de notre passé, notre formation qui nous conduit presque toujours à intégrer les luttes nationales au cadre international, à chercher les lignes de continuité, et le pire c’est que c’est juste ! Mais parfois, nous faisons preuve d’une logique formelle un peu raide. Les GJ ont des caractéristiques uniques proprement révolutionnaires qui m’interrogent et me conduisent à penser que ce soulèvement, au cœur de l’Europe en plein dislocation, annonce – peut-être – une nouvelle période, celle du retournement du néo-libéralisme, de l’affrontement frontal avec ce capitalisme monde. Et, pour la première fois, d’ores et déjà, son représentant français a été battu.

Spontanée et auto-organisée, ce soulèvement est fondé sur la démocratie active. Au point que le refus de se centraliser est, d’une certaine manière, la manifestation d’une farouche volonté de contrôle. L’expérience a appris aux combattants que l’élection de représentants qui en élisent d’autres, finit, la plupart du temps, par affadir le mouvement au contact des « responsables ». Les journalistes qui réclament des « leaders » ne s’y trompent pas : des chefs ! Ils veulent des chefs ! Le gilet jaune c’est un drapeau, le rond-point le lieu de la démocratie. Cette mobilisation est proprement fascinante par sa durée, sa souplesse, sa ténacité et sa rigueur.

Un degré de politisation de masse vraiment incroyable est en cours. Sur chaque rond-point, dans les cortèges, on discute, élabore, promeut un véritable programme politique : ISF, suppression du CICE (gain 20 milliards !...) RIC, proportionnel, révocabilité etc… autant d’éléments propres à nourrir un authentique programme d’urgence. L’alternative se construit dans ce bouillonnement.

Je me répète mais je suis épaté par cette maturité. Les mobilisations à Rabat, Tunis, le Caire, à New York ou Barcelone ont-elles atteint cette audace, cette maturité ? Bien sûr, je n’en sais rien, il y a des continuités. La Commune s’est hissée sur les épaules des révolutions de 1830 et 1848. Mais alors, la Commune de Paris, ce pic a ouvert une nouvelle période historique. Nous vivons et participons à un événement politique, novateur, d’une importance historique majeure.
Le mouvement concentre le tir sur le cœur du pouvoir, réclamant la « démission de Macron » ! C’est un objectif directement révolutionnaire ; je partage totalement le sentiment de Michel sur la « créativité des couches populaires ». Ajoutons que, acte après acte, certains leaders progressent, murissent dans l’expression politique. Jusqu’alors, les « leaders » rejettent le « professionnalisme » des dirigeants politiques et syndicaux. C’est ce qui, probablement, explique que malgré son soutien, JL Mélenchon n’imprime pas. Par contre, les attaques dont il est la cible vise à rompre la solidarité active qu’il manifeste avec les insurgés.

La note sur l’Allier illustre par ailleurs ce qui se passe dans la CGT au niveau national. Peut-être qu’une partie des militants syndicaux finira par rompre avec l’appareil et rejoindre les Gilets Jaunes. Si les camarades ont d’autres informations qu’ils les communiquent sur le site pour nourrir le débat, faire circuler l’information.

Le « Grand Débat » avec - ou sans - les maires, sera ou bout du bout un bide. Le matraquage médiatique n’y fera rien. Et pourtant, le consortium des singes télévisuels fait le maximum. Tous parlent l’apathie, le pujadas pour criminaliser les Gilets Jaunes. Ils sont plusieurs par chaîne de télévisions, se relaient, éructent, mentent. Et pourtant, ça ne marche pas de sorte que malgré leur ténacité, les Chiens de Garde sont démoralisés…

Si la grossière manœuvre du débat est un échec, le pouvoir entrera dans le tunnel, le désarroi, la panique. L’une des « sortie » possible, c’est la dissolution de l’assemblée, voire un gouvernement d’Union nationale. Évidemment, Macron ne lâchera que s’il y est contraint. Les Gilets Jaunes le savent. Semaine après semaine, la lutte continue. Et si, d’une manière ou d’une autre, le soulèvement l’emportait ? C’est probablement une interrogation prématurée trop optimiste. Qu’en pensez-vous ?
En Novembre 2018, la presse soulignait la cohérence de la politique de Macron : c’était il y a un siècle ! Le pouvoir est toujours aux manettes mais pour la première fois depuis la Libération, le Président a annulé ses vœux, aux « forces vives » directeurs d’administrations, religieux, syndicalistes, journalistes : il ne sait plus que dire ! Macron a peur. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’échange brutal entre le Président du Sénat Larcher et Macron. Le pouvoir titube.

18/01/19

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