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La crise ivoirienne par Bernard Fischer

mardi 25 janvier 2011, par Club Politique Bastille

La crise ivoirienne provoque beaucoup de passion, beaucoup de messages d’insulte et de propagande. Si je cherche des messages objectifs et politiques relatifs à la crise ivoirienne, je n’en trouve pas beaucoup.

C’est la raison pour laquelle je diffuse le message de l’association Survie. J’attendais presque un mois avant la diffusion d’un message relatif à la Côte d’Ivoire. L’association Survie elle-même attendait aussi pendant un mois.

La crise ivoirienne provoque des réactions totalement irrationnelles, comme par exemple Wikileaks. J’attends les messages contre Survie selon lesquels Survie participerait elle aussi du complot impérialiste contre Gbagbo. Le message de Survie me semble important dans le sens ou il situe l’actuelle crise ivoirienne dans le cadre de l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire depuis dix ans. Il y a dans le message de Survie des détails relatifs à cette histoire et ces détails je ne les lisais nulle part ailleurs. L’actuel processus électoral, en particulier la séquence relative à la proclamation des résultats du deuxième tour des élections présidentielles, en particulier la question de la composition et des relations entre la CEI, le conseil constitutionnel et l’ONUCI, est le résultat d’une application stricte et littérale des accords de Ouadagoudou de 2007. Quand j’entends et je lis les cris d’orfraie dans tous les sens depuis le 28 novembre 2010 et quand je cherche par internet pendant trois ans entre 2007 et 2010 des messages de critique des accords de Ouadagoudou, je n’en trouve pratiquement aucun.

Le problème de la Côte d’Ivoire est d’abord le problème du peuple ivoirien, c’est d’abord et avant tout une question de politique intérieure ivoirienne. De mon point de vue, la question la plus importante est la question des résultats du premier tour des élections présidentielles.

Personne ne conteste ces résultats, il y avait un million sept cent cinquante cinq mille voix pour Gbagbo, un million quatre cent quatre vingt mille voix pour Ouattara et un million cent soixante cinq mille voix pour Bédié. C’est donc bien le problème politique central de la vie politique ivoirienne, ce n’est donc pas seulement le problème des relations personnelles entre Gbagbo et Ouattara et ce n’est pas seulement non plus le problème des relations politiques entre le FPI et le RHDP.

La propagande du gouvernement de Gbagbo dénonce une fraude électorale massive et des massacres des militants du RHDP contre les militants du FPI dans la région de Bouaké. Selon les résultats officiels du premier tour des élections présidentielles du 31 octobre 2010, Ouattara obtient quatre vingt treize pour cent des voix dans la région de Bouaké. Encore une fois, personne ne conteste les résultats du premier tour. Quelle est la date exacte des massacres dans la région de Bouaké et quelle est la raison pour laquelle personne ne dénonçait ces massacres entre les deux tours des élections, entre le 31 octobre et le 28 novembre 2010 ?

Ouattara est un agent de la Françafrique et de l’impérialisme, mais Gbagbo est aussi un agent de la Françafrique et de l’impérialisme. S’il y a un jour une véritable commission d’enquête française ou internationale contre les biens mal acquis, ce sera une enquête contre la fortune de Ouattara en Europe et aux Etats Unis et ce sera une enquête contre la fortune de Gbagbo en France et en Europe, ils participent tous les deux depuis longtemps du pillage des richesses de la Côte d’Ivoire.

Un grave danger menace la Côte d’Ivoire, mais ce grave danger, ce n’est pas ni Gbagbo ni Ouattara, ni le FPI ni le RHDP, c’est la guerre civile et la partition du pays.

Le problème de la Côte d’Ivoire est ensuite un problème régional de la CEDEAO, un problème continental africain et un problème international.

Dans ce cadre, vous connaissez certainement les deux dernières informations. Premièrement, la totalité des chefs d’Etat de la CEDEAO demandent le départ de Gbagbo mais les défenseurs de Gbagbo ont certainement des arguments contre la CEDEAO. En effet, le plus important pays de la CEDEAO est le Nigeria. C’est le premier pays africain par sa population, c’est un pays de cent cinquante millions d’habitants, c’est le deuxième pays africain derrière l’Afrique du Sud par son PIB, c’est le dixième producteur de pétrole mondial, c’est le plus grand pays africain musulman, la moitié des nigérians sont musulmans.

Il faut en Côte d’Ivoire un accord politique entre Gbagbo et Ouattara, il faut une médiation régionale de la CEDEAO et une médiation continentale de l’Union Africaine, comme il y avait une médiation continentale au Kenya pour l’imposition d’un accord entre Kibaki et Odinga et comme il y avait une médiation continentale au Zimbabwe pour l’imposition d’un accord entre Mugabe et Tsvangirai.

Enfin, cent quatre vingt douze Etats de l’assemblée générale de l’ONU demandent également le départ de Gbagbo. Je ne connais pas le détail du vote et je ne connais pas en particulier le vote des ambassadeurs de Cuba, du Vénézuela, de l’Iran, de la Chine et de la Russie, mais il y a par exemple une déclaration du porte parole du ministère chinois des affaires étrangères selon laquelle Pékin considère Ouattara comme le président de la Côte d’Ivoire.

http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2010/12/26/NI-GBAGBO-NI-OUATTARA

http://www.fischer02003.over-blog.com/article-ni-gbagbo-ni-ouattara-63756823.html

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