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Vendredi, un enseignant de collège a été décapité par un jeune tueur islamiste.

lundi 19 octobre 2020, par Club Politique Bastille

Vendredi, un enseignant de collège a été décapité par un jeune tueur islamiste. Décapité pour avoir fait son métier : professeur d’histoire il avait abordé en quatrième le chapitre sur la liberté d’expression.

Assassinat horrible, bestial, d’un homme livré à la mort par un réseau criminel.
Profonde, profonde tristesse mais aussi colère débordante.

Les discours se répandent, se répondent, finissent par écœurer.
Sidération, stupéfaction, effroi tout ce vocabulaire du saisissement répété à l’envi.
Le 11 septembre 2001, les assassinats terroristes de 2015 sont indéniablement des événements sidérants.

Aujourd’hui c’est un peu comme si on s’y attendait. Sentiment horrible, culpabilisant, que l’on masque derrière le registre de l’effroi. Mais les terroristes islamiques poursuivent leur action politique.

Assassinats au couteau, bestiaux, sadiques. Assassinats d’un prête catholique, d’un couple de policiers et d’un enseignant laïc. La liste fait sens.

Il y a un projet politique, ce n’est pas et cela n’a jamais été la cristallisation d’un effondrement social, thèse soutenue en 2015 par des « sociologues critiques ».
Ce projet politique de déstabilisation, qui en 2015 avait secoué toutes les couches sociales et politiques, soulevant une lame de fond « je suis Charlie » et aussi un peu de vase identitaire et raciste qui a pu aveugler alors un Olivier Todd par exemple ,n’a pas produit aujourd’hui un effet comparable.

Les manifestations du dimanche 18 octobre n’avaient rien à voir avec la marée humaine de 2015. Les enseignants étaient là, tristes, accablés, démolis par la machine administrativo-politique, divisés, démoralisés.

Les discours, les prises de paroles politiques derrière l’envoi obligé de la sidération et de la profonde affliction cherchent uniquement à retomber sur les fondamentaux politiques des orateurs.

A droite, la lutte contre l’islamisme politique, c’est la chasse aux émigrés, le racisme avec l’Arabe, affublé de la religion musulmane, comme bouc émissaire.

A gauche…
Il est de bon ton de parler de deux gauches mais en l’occurrence il serait plus juste de parler de disparition de la gauche, celle qui regardait vers le futur, vers le progrès pour tous les hommes et ouvrait des voies émancipatrices.

A « gauche » donc, pour certains, la défense de la laïcité passe par le renforcement de l’État (bourgeois cela va sans dire). Pour d’autres, la peur de l’amalgame ferme toutes autres perspectives que la défense erratique de minorités.

Le débat politique est, encore et toujours, saturé par les luttes identitaires, identités de genre, de « race » construction politique, de religion… Et autres intersectionnables…
Alors que depuis dix ans, un vent souffle au sud, à l’est comme à l’ouest pour retrouver la liberté, la démocratie comme affaire de tous et de chacun, pour chercher la voie du commun, nous en sommes encore à essentialiser les problèmes, à regarder vers un passé incertain et à subir en gémissant le néolibéralisme destructeur.
Le rance est notre saveur.

Sans prétendre retrouver dans l’immédiat une perspective de mouvement de la pensée qui puisse saisir les problèmes dans leur évolution et non dans leur essence ( une pensée en acte, généreuse et attentive à tous ), on doit au moins pouvoir échanger en laissant à l’entrée les masques hideux des politiques cauchemardesques.

*Le texte de Jacques l’ "Inquiétude " appelait à la discussion en partant de l’analyse des crises sanitaires, économiques et politiques. Bien sûr, l’actualité boueuse nous submerge mais en fait c’est toujours la même discussion.

Certes, l’inquiétude des possédants aboutit à l’angoisse de la masse mais comme toujours « le sentier lumineux se dessine à travers les nuées » encore faut-il s’attaquer politiquement à la gangue de la pandémie, de l’accélération des transformations néolibérales, de l’effondrement des conditions de survie des désencordés et des renforcements de L’État de contrôle.

La question se pose aussi : que veut dire militer à l’ heure des luttes identitaires et des crises explosives des organisations .

Ce ne sont pas les questions qui manquent, c’est la volonté de penser à contrecourant qui s’épuise.

ML

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