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Chaque jour, une péripétie surprend, un nouveau personnage entre en scène.

jeudi 15 décembre 2016, par Club Politique Bastille

Chaque jour, une péripétie surprend, un nouveau personnage entre en scène. C’est du - mauvais - théâtre, une véritable comédie.
Insignifiance politique et communications.
La société du spectacle est parvenue à se… caricaturer.
La situation politique est vraiment amusante comme si la « crise de la Ve République » tant de fois annoncée se transformait en énorme éclat de rire.
Eliminés Sarkozy, Juppé, Duflot ! Démissionné Hollande ! Pronostics des sondeurs et journalistes battus en brêche, Valls en grande détresse : Macron l’a pris de court ; désigné par les « Nouveaux Chiens de Garde » comme le meilleur démolisseur libéral du Parti Socialiste, l’ancien ministre des finances s’avance en vainqueur possible.
Je m’étais permis d’imaginer que l’explosion du PS interviendrait avant les élections présidentielles : la réalité dépasse les hypothèses les plus audacieuses.
Mais attention, les déchirures de la super structure ont une origine : Hollande - Valls ont été mis KO par les mobilisations contre la loi El Khomri.
Hollande en a tiré des conséquences. Valls va payer la note : il y aura d’autres cadavres.
Au moins trois anciens ministres sont candidats contre lui. La primaire de la gauche sera une meurtrière pantalonnade avec une certitude, Valls battu, jamais ses partisans n’accepteront de soutenir « le vainqueur ». Enfin - là on rit moins… - la plupart des candidats socialistes aux législatives seront pulvérisés. Pour le PS, c’est la crise finale. Il faut réfléchir aux conséquences pour l’après 2017.

À droite, la situation est apparemment meilleure, encore que… Les réactions dans l’opinion au programme ultra-libéral de Fillon commencent à fragiliser l’intéressé. En réalité, il n’y a dans le pays ni majorité de « droite » ou « gauche » : sur le plan électoral il n’y a pas d’appétence pour le libéralisme des deux bords de l’échiquier. Songeons que - déjà ! - les « républicains », socialistes en tête, s’apprêtent à appeler à voter au second tour de la présidentielle pour Fillon contre la méchante repoussante Marine Le Pen !
Pas sûr que ce coup-ci, ça marche d’autant que nul ne sait, à commencer par l’intéressé, ce que deviendra la candidature Macron. Il peut exploser en vol comme hier un Chevènement ou au contraire par rejets successifs gonfler et arriver très largement en tête dans les sondages devant le candidat du PS : inévitablement ce dernier apparaîtra alors comme le « diviseur » et une campagne médiatique forcenée s’engagera pour qu’il se retire au profit de Macron. Et ainsi, comme dans le Midi et le Nord aux Régionales, le PS disparaitra des radars.
Les cercles dirigeants du patronat ont un candidat officiel, Fillon, mais un secteur encore limité de la bourgeoisie, joue Macron… contre Marine Le Pen et Fillon qui les inquiète.
Le côté bigot révulse. La France est, certes historiquement un pays catholique mais la Révolution française a profondément tracé son sillon, consacré en 1905 par la séparation de l’Église et de l’État. Il ne faut pas sous-estimer le rejet de l’idéologie La Manif pour Tous, Sens commun… Fillon c’est Versailles avec de surcroit un relent de pétainisme…
Juppé, Bayrou craignaient les conséquences sociales de son projet. Cette objection demeure. Répétons le, pour appliquer son programme, Fillon devra aller au maximum des tensions sociales, peut-être même faire tirer ! Pas si simple que ça, d’autant que les appareils syndicaux auront malgré leurs efforts du mal à le… soutenir. Donc Fillon c’est non seulement Versailles mais aussi l’aventure. Sur un programme libéral de même nature, mais soft, Macron peut rassembler des secteurs significatifs de la petite bourgeoisie. Dans cette période, les personnages s’usent rapidement. Les nains sont élevés au rang de « sauveur », puis comme en Angleterre ou en Italie, balayés par la réalité.
Répétons-le, il faut le répéter, véritable Comedie del’Arte, l’élection présidentielle est un terrain d’où les salariés, les chômeurs, les jeunes sont expulsés. D’ailleurs le tableau succinct qui précède ne vaut que sur le papier. Que demain le mauvais temps social s’invite - nous ne sommes pas encore en Mai - et la fragilité des postures se révèleront. Il suffit de constater à quelle vitesse le « radical » Fillon a bégayé sa réforme de la Sécurité Sociale…
Il n’y a aucune solution électorale progressiste. La seule question qui vaille ? Comment, dès maintenant, en bas, dans la société réelle, préparer non seulement la résistance contre Fillon, Macron et Marine Le Pen, mais encore passer à la contre-offensive ; c’est la seule véritable question. Et c’est possible.
Il suffit d’entendre Mailly qui suggère d’acheter des baskets car « ça va manifester » pour comprendre qu’après les élections il prépare avec la CGT encore une fois, la stratégie de l’échec.

Non. Non. Non : plus de pseudos-grèves, plus de journées d’actions à répétition, tous ensemble le même jour jusqu’à la victoire. C’est la seule perspective raisonnable pour battre Fillon, Macron, Le Pen… Une politique qui peut-être entendue notamment par les combattants de la lutte contre la loi El Khomri.

JK

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