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La discussion se poursuit

mercredi 30 septembre 2015, par Club Politique Bastille

Pour moi la question centrale bien que pas nouvelle qu’illustre l’éclatement du POI est celle rappelée dans le texte de J. « En fait la défaite de la révolution d’octobre pèse sur la conscience des masses : à l’échelle mondiale : quelle alternative opposer à la mondialisation ? »
Si l’on considère que la Révolution d’Octobre 1917, par son objectif, libérer le genre humain de l’exploitation de l’homme par l’homme, par le caractère internationaliste que d’emblée ont voulu lui conférer ses acteurs, demeure l’évènement majeur du XX°, alors le petit événement que représente l’éclatement du POI prend une signification qui le dépasse.
Le trotskisme, c’était d’abord la résistance au stalinisme et à la théorie du socialisme dans un seul pays. C’était la lutte pour une nouvelle internationale. Les années les plus fécondes du trotskisme en France ont été marquées par son combat pour la libération des prisonniers politiques. L’écho rencontré par l’OCI dans la jeunesse au cours des années 70 trouvait son origine dans le combat internationaliste, pour la reconstruction de la IV°. L’internationalisme, la continuité avec la révolution d’octobre étaient pour ma génération la motivation unique de notre engagement
Alors que NPA, Lutte Ouvrière avaient depuis longtemps renoncé au combat pour une nouvelle internationale. Le Courant incarné par le PCI et ses avatars successifs avaient maintenu, certes de plus en plus formellement le lien avec le combat pour la IV° internationale, sa reconstruction.
Le recours au « Lambertisme » par ceux-là mêmes qui dans le passé refusaient ce qualificatif, sur la tombe de L Sedov est symbolique d’une rupture avec cette continuité. C’est une autre façon de dire “nous limitons notre champ d’action à l’hexagone, au mouvement ouvrier français”.
Que cet évènement intervienne au moment où des centaines de milliers d’hommes chassés de leurs pays par la politique de l’impérialisme n’est pas totalement anecdotique.
L’incapacité à concevoir une politique internationaliste est aujourd’hui une donnée, un fait. Que le PC, que Mélenchon, que l’extrême gauche dans son ensemble, que les syndicats soient incapables d’avoir une réponse qui combine la défense des salariés d’Europe, de leurs conquêtes antérieures et celle des victimes de la guerre en Irak, en Libye, en Syrie, menée par ceux-là mêmes qui s’attaquent aux conquêtes en Europe n’est pas étonnant mais ce qui est plus symptomatique est que cette incapacité soit générale.
Au risque de choquer les raisons qui conduisent en GB au succès de J Corbin ne sont pas si éloignées de celles qui conduisent à voter FN en France. La défense des acquis n’est conçue, ne peut être conçue dans le « climat actuel » que comme un repli sur soi-même et ce sont ceux dont les acquis ne sont pas menacés qui se font les hérauts de la défense des migrants : titre d’un hebdo de cette semaine « ceux qui défendent le droit d’asile » et évidemment cela exclut les ouvriers et retourne contre eux le sort dramatique des réfugiés. Une perspective qui ne relie pas concrètement ces deux questions conduit à la perte des acquis et de l’internationalisme.
M.P.